INTERVIEW DE
NICOLAS LEBEL
Bibliographie :
L'heure des fous 30/01/2013 (poche 24/04/2019)
Le jour des morts 21/05/2014 (poche 10/06/2015)
Sans pitié ni remords 26/08/2015 (poche 10/05/2017)
De cauchemar et de feu 03 mai 2017 (poche 09/05/2018)
Dans la brume écarlate 27 mars 2019
L'embaumeur - La piste aux étoiles 14/11/2019
1- Bonjour Nicolas, tout d'abord, je te remercie de t'être plié au jeu de l'interview. Dans
tes romans, tu as créé une équipe à laquelle on s'attache très
vite : le capitaine Mehrlicht et ses lieutenants Dossantos et Latour.
On met toujours un peu de soi dans son personnage principal, en quoi
te reconnais-tu chez Mehrlicht?
Mehrlicht
a ce pouvoir de se permettre de dire ce qu’il pense, tout ce qu’il
pense, malheureusement. Qui ne rêverait de ce super pouvoir ?
Bien sûr, il reste attaché à ne pas blesser ceux qui lui sont
proches et qu’il apprécie. Je crois que je fais ça, et de plus en
plus. L’âge venant, on prend moins de pincettes. Mais
contrairement à lui, je reste courtois dans la formulation !
Avec un vrai culte de la littérature, c’est je crois le seul trait
que nous partageons. J’ai mis un peu de moi dans toute l’équipe.
J’ai l’engagement politique de Latour , sa naïveté aussi, et un
côté un peu bourrin qu’on retrouve chez Dossantos ( mais je me
soigne.)
2- Dans
tes romans, tu traites régulièrement de sujets sensibles
d'actualité. Pour être dans le move du moment où parler de ce qui
te révolte ?
Je
pense que le polar est la littérature de l’indignation. C’est
là, au cœur de l’actualité, confronté aux faits, que naissent
mes intrigues : La misère galopante, les migrants, la montée
de l’extrême droite, la destruction de la planète, la violence
des hommes contre les femmes… De l’indignation et de
l’inquiétude. Où allons-nous en tant que société, en tant que
civilisation, en tant qu’espèce ? J’écris pour parler de
ces sujets, d’abord pour les explorer et comprendre, ensuite pour
les mettre sous le nez des lecteurs. J’admets qu’il y a toujours
un parti pris. Je prends position et j’accuse, même si ce n’est
pas l’enjeu en soi du roman. Mais je reste persuadé que grâce au
polar, on peut éclairer le lecteur, l’informer, et peut-être
l’amener lui aussi à prendre parti, à s’engager, en plus de le
divertir.
3- Mehrlicht
et son équipe reviendront-ils prochainement ou ton prochain livre
nous entrainera-t-il dans un nouvel univers? Quels sont tes futurs
projets? Un petit scoop?
J’ai
été contacté par les éditions French Pulp pour reprendre, le
temps d’une aventure, le personnage de l’Embaumeur, et je dois
avouer que je me suis bien amusé. C’est un personnage très
vivant, très libre, très moderne qui m’a un peu affranchi des
limites imposées par Mehrlicht, le vieux flic des années cinquante
perdu au troisième millénaire. Ce roman sort le 14 novembre. Je
travaille en ce moment sur un vrai thriller, un projet qui m’amuse
beaucoup ( je crois qu’on a compris que si je ne m’amuse pas, je
n’écris pas…) parce que je me confronte à une nouvelle
mécanique, une nouvelle construction, une intrigue pleine de
rebondissements et de retournements. C’est une usine à gaz, je
salue ceux qui maitrisent cette mécanique, mais en tant que novice,
je m’y plais bien ! Et je pense que le roman suivant sera un
roman court : soit un roman noir (qui est commencé) soit tout
autre chose, une histoire venue d’un rêve… Bref, ce ne sont pas
les idées, ni les projets qui manquent, mais le temps… Quant à
Mehrlicht, il reviendra, bien sûr. Il faut juste que les choses
achèvent de se mettre en place dans ma tête. D’ailleurs, le thème
de sa prochaine enquête est caché dans cette interview !
4-
Si tu devais écrire un livre à quatre mains, avec quel auteur
l'écrirais-tu? (Francophone ou anglophone ).
L’écriture
de roman est, pour moi, un plaisir solitaire et intime. Je ne sais
pas si j’ai très envie de laisser l’accès à quelqu’un, de
partager ce qui se trame dans mon imaginaire. En revanche, pour
l’écriture de scripts, de scenarii, pourquoi pas ? Au
contraire. J’ai écrit un scénario de long métrage avec une
copine. Les débats étaient vivants, pour le moins ! C’est
très enrichissant. L’autre d’où qu’il vienne, qui qu’il
soit est toujours enrichissant !
Il
ne me reste plus qu'à te remercier et à te souhaiter le meilleur
pour la suite. De toutes façons, je ne suis pas loin, hein...😁😉
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